Les Drishtis  (sk « regard ») sont une fixation oculaire. Sur le plan de l’énergie subtile (prana), les yeux sont reliés à ce qu’on appelle les points du feu, des centres d’énergie qui canalise le prana. Il y a une relation avec les 3 gunas (qui détermine les qualités et fonctionnement de la matière). Si nous manquons de feu, nous aurons tendance à l’inertie (tamas), au manque de confiance en soi, au découragement et à la fatigue. Si nous avons trop de feu (rajas), nous serons sujets à l’hyper excitabilité, à la dispersion, aux insomnies. Les yogis cherchent à être dans une énergie pacifiée sattva.

Les yeux nous mettent en rapport avec le monde extérieur, parfois source de distraction et d’agitation mentale, mais aussi avec notre monde intérieur. Le regard peut être porté plus d’un côté que de l’autre selon que l’on fait appel à des souvenirs ou pas. La mauvaise interprétation d’un objet visuel nous fait prendre une corde pour un serpent, qu’en est-il alors de toutes les interprétations que nous faisons à partir d’un regard échangé…

La psychologie moderne a découvert les techniques d’EMDR utilisées à des fins thérapeutiques, notamment pour le traitement de chocs post-traumatiques. Les techniques de chiropraxie utilisent également le regard. Des drishtis ont un effet bénéfique sur la vision en général et sur la stabilité du mental, ils permettent de se centrer.

Les mouvements des yeux sont utilisés dans la danse Khathakali (région du Kérala, Inde).

Il convient de pratiquer doucement pour ne pas fatiguer les muscles des globes oculaires.

Les 3 les plus importants dans la pratique du pranayama

Bhrumadhya dristi : convergence du regard entre les sourcils.

Nasagra-drishti : fixation oculaire du bout du nez, les yeux ouverts ou fermés.

Sambhavi Mudra : le geste du bonheur, consiste à fixer les yeux sur le sommet de la tête (point de Brahmarandhra).

Et encore

Dakshina : consiste à porter les yeux complétement à droite en prenant soin de réellement voir à l’extrême possible sur une ligne droite horizontale passant au niveau des yeux.

Vama : consiste à porter les yeux complétement à gauche en prenant soin de réellement voir à l’extrême possible sur une ligne droite horizontale passant au niveau des yeux.

Maddya : consiste à fixer un point dans l’espace devant soi, sur la ligne d’horizon, les paupières tombant (yeux mi-clos.).

Après une séance on peut frotter vivement les paumes des mains l’une contre l’autre, fermer les yeux et poser les paumes de main en coquille sur chaque œil. Ressentez la chaleur des mains, respirez doucement, laisser la détente s’installer.  

Namasté